jeudi 26 avril 2012

Amérique du Sud, conclusion


Amérique du Sud, conclusion

176 jours de voyage, 4 pays, 54 villes et hôtels. Maintenant, le voyage est terminé. On vient de quitter la merveilleuse ville de Mendoza en Argentine. Une ville remplie de magnifiques arbres.

Et on traverse les Andes pour redescendre au Chili.

 Il est maintenant temps de faire la synthèse de ce long voyage. Quels ont été nos coups de cœur? Qu’est qu’on en retire? Tout ce beau monde qu’on a rencontré, et les autres?
Ce qu’on a vu
Nous sommes atterris à Santiago de Chile et nous sommes montés jusqu’en Équateur. C’est le grand désert tout le coté ouest des montagnes, tout le long du Pacifique. Il y a ici et là quelques coins de verdure où on cultive fruits et légumes grâce à l’irrigation. En Équateur, nous sommes entrés dans les montagnes pour vivre en altitude et nous avons aussi profité de quelques belles plages. En Argentine, nous avons fait la région des quebradas multicolores (ravins creusés par les rivières).
Ce qu’on a vécu
54 villes et hôtels  différents, on peut supposer que ça développe la capacité d’adaptation aux changements. Chaque fois on rencontre du nouveau monde, un milieu et des coutumes différentes. On a l’habitude de se dire qu’on arrive dans un nouveau monde à chaque fois qu'on change de place. Et les transports en autobus pouvant durée parfois une dizaine d’heures à dormir si c’est la nuit ou à admirer les paysages de jours.
Le monde qu'on a rencontré
 En changeant d’hôtel à tous les 3 ou 4 jours, on doit négocier nos chambres avec des gens différents à chaque fois. On en voit de toutes les couleurs. Il y en a qui nous font sentir qu’ils veulent avoir notre argent sans nous voir. Il y en a d’autres qui sont très accueillants et aux petits soins avec nous. Il y a aussi les contacts avec les locaux et les touristes. Beaucoup de belles expériences avec tout ce beau monde.
Ce qu’on a appris
J’ai développé beaucoup mon espagnol. J’ai aussi appris à négocier avec mes émotions. Au début j’avais tendance à me fâcher quand je me faisais tromper par la réception à l’hôtel. Je me suis aperçu que mes colères ne faisaient que contribuer à détériorer la relation. J’ai appris à me contenter plus facilement, à prendre le monde comme il est et à m’y adapter. « Qui prend pays prend habit. » Être aimable ave ceux qui nous entourent, ça les rend plus aimables et on en retire les bénifices. On baigne dans le monde et être bons avec le monde c'est comme mettre de l'eau de rose dans son bain. Savoir apprécier, complimenter sincèrement, des petites actions faciles qui rendent les relations beaucoup plus agréables.
Un maître en communication
On a rencontré du bien beau monde aussi. Un exemple : à Mendoza, sur la fin de notre voyage, nous avons trouvé le plus beau logement de notre voyage : un petit loyer tout meublé avec cuisine, etc. Juste à coté il y a un dépanneur pour acheter un peu de tout. Le propriétaire est une des belles personnes que nous avons rencontrées dans notre voyage; avec son attitude dans le quotidien de son travail, je le qualifie de maître en communication.
LE CONTEXTE: En arrivant à son dépanneur, ce qui frappe, c’est qu’il y a une double porte grillagée avec de gros barreaux de fer et un écriteau disant : « Service par la fenêtre ». Quelques mètres plus loin, une fenêtre grillagée de la même façon. Il se serait déjà fait voler et maintenant il se protège comme il peut. Mais nous, on est des touristes inoffensifs et il nous invite cordialement  à entrer. On entre à l’intérieur d’un comptoir en U derrière lequel il se tient. À peu près tout ce qui est à vendre est derrière ce comptoir. On doit donc lui demander une à une toutes les choses dont on a besoin.
LE FONCTIONNEMENT: Il nous accueille avec bonté, un léger sourire et un air interrogateur qui dit : « Qu’est-ce que je peux faire pour vous? » On sort la liste d’épicerie et on nomme les choses une à une. Il va chercher lui même chaque chose tout en nous regardant pour vérifier notre approbation sur l’identité, la qualité, la quantité désirée, etc. Quand on exprime notre accord sur cet item, il marque le prix, l’emballe soigneusement et le dépose sur le comptoir comme si c’était une chose très précieuse et il nous regarde ensuite en disant : « Qué mas? ». Ce qui veut dire : « Quoi de plus ?» Son ton de voie est toujours posé, calme et harmonieux. Et le même processus, d'un "Qué mas" à l'autre, recommence jusqu'à la fin de la liste d’épicerie.
LA FIN: Quand le dernier article est acheté, à la question « Qué mas? ». Nous répondons : « Nada mas », i.e. « Rien de plus ». Il fait l’addition, on lui présente l’argent. Comme un peu partout en Argentine, ils n’ont presque pas de monnaie. Il nous demande si on en a. Sinon, il nous remet l’argent à notre avantage ou c’est nous qui lui disons de garder la différence à son avantage. D’une façon ou de l’autre, le léger sourire et l’air de bonté sont toujours présents.

ET À LA PROCHAINE: Les plus belles acquisitions de notre voyage, on les apporte en nous.

Le prochain voyage, possiblement la Malaisie et l'Indonésie.

Donnez-nous de vos nouvelles et venez nous voir cet été chez nous.

Adrien et Diane




jeudi 8 mars 2012

Du Pérou à l'Argentine


Du Pérou à l’Argentine 



19 février 2012
Tacna, la dernière ville au Sud du Pérou. On est dans une chambre au 7ème étage et dans le courant de l’après-midi Diane me dit :

-       Adrien. Viens voir, le trottoir est plein de monde.

C’est une parade de festival : fanfares, danses dans la rue et le plus fascinant, c’est que le monde se tire de l’eau à qui mieux mieux. Dans la parade, il y a des petits camions dont la boite est remplie de barils d’eau et de gens qui arrosent la foule tandis que la foule arrose les paradeurs. Il y a même des gens sur le toit des maisons qui lance de l’eau à pleines chaudières.


Le lendemain, après un maigre petit déjeuner à notre hôtel à Tacna je vais payer la note à la réception car nous avons projeté partir pour le Chili. À mon retour à la chambre, je dis à Diane :

-        Je pense qu’on ne pourra pas partir aujourd’hui. Je viens de lire dans le journal qu’il y a eu de grosses pluies et la frontière est bloquée.
-        Comment ça?
-        Les pluies auraient déterré 134 vieilles mines anti-personnel et anti-char. La route est bloquée car il faut qu’ils prennent le temps de nettoyer les dégâts.
-        On pourrait aller voir au terminus et s’informer comme il faut.
-        Ok. De toute façon, on n’est pas pressés et on est bien ici. On va garder la chambre une autre nuit et on va écrire à l’hôtel à Arica pour reporter notre arrivée. Ils vont comprendre ça semble être une grosse affaire à la première page du journal.


On prend donc une bonne marche pour se rendre au terminus. C’est bondé de monde avec leurs valises et leurs sacs à dos étendus partout. On nous dit que tout est bloqué pour deux jours probablement. Même chose pour le train. On prend donc notre mal en patience.


Ces mines ont été posées dans les années 70 et 80 dans le temps de la dictature de Pinochet.


24 février : Après 3 jours d’attente, la frontière est débloquée et on prend le bus pour Arica, au Chili. En route, on voit l’endroit où le torrent a traversé le chemin. Ce fut vraiment un gros orage. On est dans le désert mais quand il y a un gros orage en montagne ça creuse des ravins dans le désert.

 25 février. On ne reste qu’une journée à Arica; c’est du déjà vu. Donc, on s’installe dans un bus-couchette confortable pour 11 heures de nuit jusqu’à San Pedro de Atacama.


Fait cocasse : Dans mes recherches d’hôtels à San Pedro j’avais réservé l’hôtel La Rose d’Atacama, tenu par un couple de français : Marie et Aurélien, juste à coté du restaurant Les délices de Carmen. Pour ceux qui ne connaissent pas ma famille, mes parents s’appelaient Marie-Rose et Aurélien et ma fille s’appelle Carmen. Il ne manquait plus que le bar Philippe et je me serais senti chez nous.


San Pedro, c’est un village à 2490 mètres d’altitude. Beaucoup de poussière. Les maisons sont faites en abode, i.e. en blocs de terre durcie. C’est une vieille manière de construire, très efficace dans ce type de climat car ça garde la chaleur du jour pour les nuits qui sont fraîches et ça garde la fraîcheur de la nuit pour le jour car le soleil plombe très fort.

28 février : Entrée en Argentina, 8 heures de bus dans des paysages magnifiques : d’immenses lacs de sels d’un blanc d’une pureté éclatante et des sommets enneigés.


Nous montons jusqu’à plus de 4000 mètres et nous redescendons par un chemin en lacet de bottines 18 trous pour arriver à Purmamarca en Argentine. 


Le nord de l’Argentine, c’est la région des quebradas, ravins creusés par les pluies andines. Et les rochers sont multicolores. Magnifiques randonnées à se désaltérer la vue tout en se protégeant les yeux de la poussière car c’est très sec et venteux ici aussi.


2 mars. Nous descendons vers le Sud. Tilcara, un accueil très froid dans un hôtel familial. On avait l’impression de les déranger tout le temps car les chambres étaient autour de leur salon. On se disait qu’ils voulaient l’argent des touristes mais ils ne voulaient pas les voir.

4 mars, Jujuy, enfin sortie de la poussière. De la verdure. De la pluie. Du bon vin


Et le voyage continue dans le nord de l'Argentine.


Les commentaires sont toujours appréciés dans ce site ou à l'adresse suivante:


adriencro@hotmail.com


À la prochaine

lundi 20 février 2012

Pérou, mer et désert

Pérou, mer et désert, archéologie


Ça fait un petit bout de temps que je n’ai pas donné de nouvelles. Depuis notre sortie de l'Équateur, nous sommes descendus sur la cote du Pacifique. C'est désertique à partir de l’Équateur jusqu’au centre du Chili. Ça fait drôle de voir des coins de verdure avec de grands champs de culture ici et là à travers le désert; chaque fois qu’une rivière descend des montagnes, on irrigue et on cultive la canne à sucre, les vignes, le riz, etc. Le long de ces rivières,  les archéologues trouvent des traces de civilisations vieilles de plusieurs milliers d'années. Nous traversons ce grand désert en alternant villes, visites de ruines et détente à plage.

2 jours à Piura. Nous arrivons de l’Équateur après huit heures de bus avec un assistant chauffeur qui a dormi tout le long du trajet parce qu’il était trop  saoul. Piura, un grand bidonville de pauvreté et de poussière. Un centre ville où il n’y a pas grand-chose à faire.

2 jours à Chiclayo. Une autre ville dans le désert. En arrivant, nous donnons le nom de notre Hôtel au chauffeur de taxi. Il dit OK et il nous conduit à un autre hôtel en nous disant qu’il va nous charger moitié prix pour le taxi. L’hôtel était plein. On lui répète le nom notre hôtel, il dit que c’est loin du centre ville et que ce n’est pas un hôtel sécure et il nous conduit encore à un autre hôtel. On dit au chauffeur qu’on va la prendre. Il entre avec nous pour se montrer la face pour qu’il soit reconnu quand il va revenir chercher sa commission. On constate que cet hôtel ne répond pas à nos critères et on marche cinq minutes avec nos bagages pour nous rendre à l’hôtel que nous avions d’abord choisi. J’ai qualifié ce chauffeur de gentil menteur.

Chiclayo, c’est un centre important de recherche archéologique. Nous achetons une tournée guidée d’une journée. Nous visitons les pyramides et les tombeaux des seigneurs de Sipan. Nous avions une excellente guide. Très intéressant d’imaginer la vie des seigneurs de Sipan qui, il y a plus de mille ans, se sont fait enterrer avec leurs plus beaux trésors et les personnes les plus proches d’eux.  Tout ça est présenté dans  un très beau musée, les corps momifiés aussi. Interdit de prendre des photos dans le musée et inutile de mettre des photos car ces ruines sont tombées en ruines. Les pyramides étaient faites de blocs de terre durcie et avec l'érosion du temps, c'est devenu des montagnes de terres. C'est là-dedans que les archéologues découvrent les tombeaux.

4 jours à Trujillo. Encore une ville dans le désert. Une belle ville propre où nous rencontrons nos amis Pierre et Sonia des « Jardins de vos rêves ». Nous passons une semaine avec eux.

5 jours à Huanchaco Beach. Enfin la mer. Et visite du site archéologique de Chan Chan.

4 jours à  Lima, une ville portuaire de 10 millions d’habitants. Surprise! On aime ça! Nous restons, comme on nous l’a suggéré, dans le quartier Miraflores. C’est beau et c’est propre et on mange très bien. Nous faisons une visite assez spéciale, le musée monastère de San Francisco et les catacombes. Très impressionnant de voir les os et les crânes de plus de 25000 personnes. Difficile de décrire et interdit de prendre des photos. Imaginez-vous dans des catacombes sous l'église et vous voyez une rangée de bacs de ciment d’un mètre par 2 de grandeur et de 3 mètres de profondeur, tous remplis de fémurs, tibias, crânes et autres ossements humains tous placés de façon ordonnée. Nous avons aussi visité un troisième site archéologique en compagnie de Carlos, le super gentil propriétaire de l’hôtel où nous logions.


Notre ami Carlos, gentil propriétaire de l'hôtel

4 jours à Paracas. Encore la mer. Un village très touristique.




Nous faisons une randonnée en mer pour visiter les iles Ballestas.

Le dessin du cactus dans la montagne désertique


Ces îles sont un refuge oiseaux et d'animaux marins.


3 jours à Nasca et visite des fameuses et mystérieuses lignes de Nasca.




Parmi les centaines de lignes à Nasca, on en voit ici 2 parallèles qui se perdent dans le lointain du désert.

Une momie vieille de 1700 ans

On enterrait les gens jusqu'à la taille, assis en position foetale, dans une fosse fermée. La sécheresse du désert faisait en sorte que les corps séchaient avant de pourrir. Il s'agit ici d'une femme d'une trentaine d'année. Ce sont ses cheveux naturels. Il ne pleut jamais dans ce désert; c'est aussi pour ça que les lignes ne s'effacent pas.

2 jours à Tacna. Et après, ce sera le Chili et l'Argentine. Nous avons laissé tombé Cusco et la Vallée Sacrée des Incas parce qu'il y a beaucoup de pluie ces temps-ci en montagnes et il fait trop froid à mon goût.


À la prochaine pour le Chili et l'Argentine.


Merci à tous ceux qui m'envoient de commentaires. Ça m'aide beaucoup à choisir quoi écrire quand je sais ce qui est apprécié.